Ce mardi 9 octobre, la Mairie du Puy-en-Velay accueillait l’assemblée constitutionnelle du Conseil local de santé mentale du Puy-en-Velay. De nombreux partenaires étaient réunis autour de la table pour s’accorder autour des grandes lignes de ce projet unique en Haute-Loire, et en Auvergne.
Les Conseils Locaux de Santé Mentale, qui fleurissent depuis les années 2000 (37 dans l’ancienne région Rhône-Alpes aujourd’hui, aucun en Auvergne…) ne sont pas des instances administratives imposées, mais découlent d’initiatives locales qui s’appuient sur un certain nombre d’incitations administratives :
- circulaire du 14/03/1990 incitant à la création d’instance de coordination de proximité,
- Plan Santé Mentale 2005-2008 prônant l’articulation des acteurs sanitaires, médico-sociaux et partenaires sociaux et élus locaux autour de Conseils Locaux de Santé Mentale définis à l’échelle d’un bassin de population cohérent,
- le Rapport « Couty » de janvier 2009 recommande la création de CLSM,
- La loi de modernisation du système de santé de 2016 reconnaît les CLSM comme un outil opérationnel pour la construction des Projets territoriaux de santé mentale.
Qu’est qu’un CLSM ?
Le Conseil local de Santé Mentale est une plate-forme de concertation et de coordination d’un territoire, défini par ses acteurs, présidée par un élu local, co-animée par l’établissement de santé mentale assurant le service public de psychiatrie, intégrant les usagers et les aidants.
Il a pour objectif de définir et mettre en œuvre des politiques locales et des actions permettant l’amélioration de la santé mentale des populations concernées.
Il associe les acteurs sanitaires et sociaux et toute personne intéressée du territoire
Il définit des objectifs stratégiques et opérationnels.
Quelle finalité ?
Définir et développer une stratégie locale qui réponde aux besoins sociaux, de santé et de santé mentale de la population.
Améliorer la prévention et l’accès aux soins des personnes ayant des troubles psychiques
Agir sur les conséquences sociales des troubles psychiques, notamment en termes d'insertion professionnelle, d’habitat, de la scolarisation, etc.
Lutter contre la stigmatisation et améliorer l’accès aux droits fondamentaux.
Comment fonctionne-t-il ?
Il est présidé par le Maire de la Commune ou le président de la communauté d’agglomération, ou son représentant, et réunit au moins une fois par an une assemblée générale plénière, réunissant tous les intervenants. Dans l’intervalle, un comité de pilotage constitué de l’élu local, du médecin chef de secteur, d’un représentant des usagers et du coordonnateur définit les priorités et organise les groupes de travail qui vont ensuite résoudre concrètement les problèmes rencontrés sur le territoire. Il fait également le lien avec l’ARS pour l’informer des difficultés spécifiques et des propositions d’amélioration proposées.
Les premiers groupes de travail proposés pourraient avoir pour thème :
Qui participe ?
Outre les principaux animateurs : la commune (ou l’agglo), le secteur psychiatrique et les associations de familles et d’usagers, tous les intervenants qui peuvent avoir à faire de près ou de loin à la Santé Mentale peuvent participer aux travaux du CLSM. On peut citer (mais la liste n’est ni exhaustive ni fermée) : la Police, les pompiers et le SDIS, les infirmiers libéraux de la commune (ou de l’agglo), les médecins généralistes, les associations de tutelles, les bailleurs sociaux, le CCAS, les AS de secteur, les acteurs de la précarité et de la prise en charge des addictions, l a presse locale, un représentant de l’ARS…
Qui coordonne ?
Un coordonnateur a été désigné et formé à cette tâche. Il s’agit de m. Philippe MARTEL, directeur adjoint du CCAS du Puy. L’organisation concrète (calendrier et convocations aux réunions, compte-rendu etc…) est habituellement assurée par un agent territorial.
Que peut-on en attendre concrètement ?
Un CLSM est surtout un endroit où se nouent des collaborations entre le monde de la Santé Mentale et la société civile. Des problématiques concrètes peuvent être résolues, par exemple l’organisation de protocoles avec les pompiers, les forces de l’ordre et le CH Sainte-Marie pour la réadmission des patients, l’intervention précoce des équipes des CMP pour des patients inconnus signalés par les services sociaux, l’aide logistique à l’organisation des SISM, une meilleure coordination entre les bailleurs sociaux et les équipes de la psychiatrie etc… Mais surtout c’est un endroit où des gens venus d’horizons différents vont travailler ensemble, apprendre à se connaître, à comprendre les difficultés auxquelles l’autre est confronté et lui faire comprendre ses propres difficultés.