Pionnière de la chirurgie réparatrice, le Docteur Suzanne Noël s’est illustrée notamment durant la première guerre mondiale en rendant un visage aux "gueules cassées". Féministe engagée, elle a fondé en 1924 le Soroptimist International en France et en Europe, afin de défendre la cause des femmes.
Le Club Soroptimist du Puy-en-Velay a été créé il y a tout juste 50 ans. Pour marquer cette longévité - et à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes - une plaque commémorative en hommage à Suzanne Noël a été dévoilée ce mercredi 8 mars 2023, par Michel CHAPUIS, Maire , Jean-Marie BOLLIET, Directeur Général du Centre Hospitalier Emile-Roux, Marie-Line RAFFIER, membre fondatrice en 1973 du Club Soroptimist du Puy-en-Velay et de la Vice-Présidente du Soroptimist France venue tout spécialement pour l’occasion.
Cette demande de mise en lumière, faite auprès de la Municipalité par le Club ponot et sa Présidente, France MALOUET, avait deux objectifs : honorer la mémoire d’une femme remarquable et rendre hommage aux Soroptimist du Puy-en-Velay qui œuvrent localement depuis 50 ans "au service des femmes".
Défense des droits des femmes et solidarité féminine
L’esplanade devant l’entrée du Centre Hospitalier Emile-Roux était jusqu’à présent sans nom. Ce n’est plus le cas désormais. En cette Journée Internationale des Droits des Femmes, une plaque a été posée, avec le nom d’une femme engagée pendant la première guerre mondiale, Suzanne Noël, celle qui a réparé les gueules cassées de 14-18, révolutionné des techniques médicales, défendu le droit des femmes et fondé des clubs de solidarité féminine partout dans le monde.
Qui était Suzanne Noël ?
Elle commence ses études de médecine en 1905. En 1913, elle prend un poste d’interne auprès du Professeur Morestin spécialisé dans la réparation des cicatrices de graves brûlures et as de la chirurgie maxillo-faciale. La réputation de ce dernier est telle qu’Al Capone tentera de le faire venir à Chicago pour effacer ses balafres. Avec lui, Suzanne Noël apprend à réparer les cicatrices et ose quelques interventions esthétiques, sans se douter que, bientôt, elle devra affronter l’enfer. En effet, dès 1916, elle soigne les "gueules cassées", ces soldats grièvement blessés à la face durant la première guerre mondiale.
Dès 1923, elle milite pour l’obtention du droit de vote pour les femmes et crée l’année suivante à Paris le premier Club Soroptimist.
Selon la biographe de Suzanne Noël, Jeanine Jacquemin, « Ces deux aspects de la vie de Suzanne Noël montrent qu’elle a consacré sa vie au service des autres et surtout des femmes. On peut dire que, menée dans deux domaines différents, la bataille livrée par Suzanne Noël a été en fait unique. Le droit pour quiconque de refuser une physionomie ingrate, un corps disgracieux, c’est le droit de se choisir librement, on peut même dire de choisir son destin. De même, se grouper pour revendiquer les droits politiques des femmes et affirmer leur solidarité, c’est aussi une façon, pour les femmes, de choisir leur destin ».
De nombreuses villes en France ont un nom de rue, de place, de square qui portent le nom de Suzanne Noël : Paris, Mulhouse, Périgueux, La Rochelle, Menton, Issoire, Albi, Draguignan, Poitiers, Vannes, Epinal …
Qu’a-t-elle inventé ?
Elle a inventé des techniques (dégraissage par aspiration) et des instruments (craniomètre, gabarits) encore utilisés aujourd’hui.