Dans le cadre de la commémoration du 80e anniversaire de la mort de Jean Moulin et de la création du Conseil National de la Résistance, Le Puy-en-Velay accueille du 20 mars au 11 avril, une exposition intitulée "Jean Moulin, une vie d’engagements" présentée à l’Entre Actes du Théâtre. Celle-ci est réalisée par l’Office National des Combattants et Victimes de Guerre (ONaCVG).
L’inauguration de cet évènement a eu lieu ce lundi après-midi en présence de Catherine Chalaye, adjointe au Maire et de Matthieu Le Verge, Directeur du service départemental de l’ONaCVG de la Haute-Loire.
Jean Moulin, figure phare de la Résistance
En cette année 2023, la personnalité de Jean Moulin se devait d’être particulièrement mise en lumière … nous commémorons en effet cette année la disparition tragique de Jean Moulin, figure phare de la Résistance française (1899-1943).
L’exposition "Jean Moulin, une vie d’engagements" bénéficie de l’apport des plus grands spécialistes de cette figure de notre histoire nationale. En partenariat avec l’Office national des combattants et victimes de guerre, celle-ci a été réalisée par le Musée du Général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris/Musée Jean Moulin et le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon. Ses auteurs en sont Mesdames Christine LEVISSE-TOUZE, Dominique VEILLON et Monsieur Philippe RIVE.
Un patriote attaché aux valeurs de la République
Né à Béziers en 1899 d’un père professeur et élu local radical-socialiste, Jean Moulin passe une enfance paisible en compagnie de sa sœur Laure et de son frère Joseph. Il s’adonne au dessin, sa passion où il excelle. Plus tard et dans la lignée de son père, il se forge de profondes convictions laïques et républicaines, suivant avec assiduité la vie politique nationale.
Après la Première Guerre mondiale, il entre dans l’administration préfectorale avant d’être nommé, en 1926, plus jeune sous-préfet de France (à Albertville). Sa nomination en Bretagne à Châteaulin lui permet de fréquenter des poètes locaux, comme Max Jacob à Quimper, et de découvrir l’Ecole de Pont-Aven. Après des expériences dans les cabinets ministériels de Pierre Cot, il devient en 1937 le plus jeune préfet de France (en Aveyron).
La Seconde Guerre mondiale le découvre préfet à Chartres ; c’est à ce poste qu’il refuse, en juin 1940, de signer un document que lui présentent les Allemands et qui accuse d’atrocités les troupes françaises coloniales. Mis en disponibilité par le gouvernement de Vichy, il gagne Londres à l’automne 1941. Le Général de Gaulle le nomme délégué pour la zone non occupée, avec mission de réunir les différents mouvements de résistance sous l’autorité du comité de Londres. Ses efforts aboutissent à la formation du Conseil National de la Résistance (CNR) le 27 mai 1943, dont il est le premier président.
À la suite d’une dénonciation, il est arrêté par la Gestapo à Caluire le 21 juin 1943 et meurt pendant son transfert en Allemagne (8 juillet 1943).
Descriptif de l’exposition
L’exposition se compose d’une quinzaine de panneaux.
Panneau d’ouverture
Panneau 1 : "Un résistant au Panthéon."
Panneau 2 : "Une jeunesse méridionale et républicaine ; 1899–1921."
Panneau 3 : "Servir l’État en Savoie ; 1922–1930."
Panneau 4 : "Découvrir l’École de Pont-Aven et le cénacle de Quimper ; 1930-1933."
Panneau 5 : "Engagé avec Pierre Cot au gouvernement."
Panneau 6 : "Chartres : servir le pays."
Panneau 7 : "Lutter pour la dignité humaine et résister."
Panneau 8 : "Organiser la Résistance."
Panneau 9 : "La mission Rex, 1942-1943."
Panneau 10 : "L’unificateur de la Résistance."
Panneau 11 : "Vivre et travailler en clandestinité."
Panneau 12 : "La Galerie Romanin."
Panneau 13 : "Arrestation et martyre."
Panneau 14 : "La Mémoire."
Panneau 15 : "La Mémoire."
Panneau 1
Ce panneau introductif fait le lien entre le passé et le présent. Faisant la part belle aux discours prononcés en hommage à Jean Moulin, notamment lors de sa panthéonisation, il montre avec force à quel point Jean Moulin est devenu, et reste encore aujourd’hui, un symbole fort de la Résistance, de l’engagement, du dévouement et du sacrifice ; une reconnaissance immédiate, dès l’après-guerre.
Panneau 2
Ce panneau revient sur la jeunesse de Jean Moulin, une jeunesse heureuse, méridionale, fortement empreinte des valeurs laïques et républicaines portées par le père de ce futur grand personnage. On y découvre un Jean Moulin plus passionné par le dessin et les arts que par l’école.
Panneaux 3 à 6
Ces panneaux sont centrés sur la brillante carrière de Jean Moulin, avant les heures sombres de la Seconde Guerre mondiale. Etudiant en droit, il s’engage rapidement dans une carrière administrative qui le mène vers la préfectorale ainsi que vers plusieurs postes de haut fonctionnaire au sein de différents gouvernements. Jean Moulin n’en oublie pas pour autant les arts et, compte tenu des fonctions qu’il occupe, choisit de poursuivre la réalisation de ses œuvres sous le pseudonyme de « Romanin » ; un nom que l’on retrouvera durant ses années de clandestinité.
Panneaux 7 à 13
Cette série de panneaux porte sur la période chronologique s’étendant du mois de juin 1940 au mois de juin 1941, celle de la Seconde Guerre mondiale ; de son « Premier Combat » alors qu’il est en poste à Chartres où il préfère tenter de se suicider que de signer un protocole infamant pour l’armée française, jusqu’à son martyre au premier jour du printemps 1943. Y sont développés ses premiers contacts avec la Résistance, en zone nord et en zone sud en 1941, sa rencontre avec De Gaulle à Londres le 25 octobre 1941 et la mission qui lui est confiée par le général lui-même une fois sa confiance gagnée.
Outre ses missions, ces panneaux permettent d’aborder sa vie en clandestinité, son réseau de collaborateurs – trop peu souvent mis en lumière -, sa passion toujours vive pour les arts, à tel point que ses couvertures elles-mêmes le présentent comme galeriste ou peintre décorateur, ses difficultés pour obtenir la pleine reconnaissance des leaders de la Résistance intérieure.
Ces panneaux brossent ainsi un portrait complet de ce que fut sa vie de clandestin, de ses premières heures jusqu’à son arrestation à Caluire le 21 juin 1943 et à sa disparition tragique le 8 juillet, des suites des tortures endurées.
Panneaux 14 et 15
Pour finir, deux panneaux sont consacrés à la mémoire de Jean Moulin, une mémoire nationale qui trouve différents vecteurs pour s’exprimer, notamment la mémoire de pierre dans tous les lieux qui ont porté la trace du parcours de ce héros moderne.
Infos pratiques
L’exposition est visible à l’Entre Actes du Théâtre du Puy-en-Velay du 20 mars au 11 avril. Horaires d’ouverture au public : du mardi au vendredi de 12h30 à 18h30