Patrimoine Mondial de l'humanité - UNESCO Agenda 21 du Puy-en-Velay
 
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Journée internationale des droits des femmes : la Ville rend hommage aux héroïnes ponotes de la Résistance

Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes 2024, la Ville du Puy-en-Velay a souhaité rendre hommage à la gent féminine au travers d’une exposition proposée au public dans le hall de l’Hôtel de Ville durant quelques jours. 



À l’honneur, la lutte et l’engagement de trois femmes durant l’Occupation alors que celles-ci sont longtemps restées dans l’ombre de leurs frères de combat.
Cette mise à l'honneur s’est déroulée sur le parvis de la Mairie ce vendredi 8 mars, en présence notamment des élues Catherine Chalaye, en charge de la culture et Marlène Lasherme, en charge des affaires scolaires, ainsi que Matthieu Le Verge, Directeur départemental de l'Office national des combattants des victimes de Guerre et les familles des résistantes.

Quel est le rôle de la Journée internationale des femmes ?
La Journée Internationale des Droits des Femmes s’impose, chaque 8 mars, comme un point d’étape pour se réjouir des avancées, mais surtout pour dénoncer, encore et toujours, les inégalités qui perdurent et pour exiger les changements nécessaires afin que soit respecté, dans tous les domaines, le principe d’égalité Femme/Homme.

Un hommage mérité
Cet événement est une ode aux femmes, ces héroïnes anonymes du quotidien qui ont laissé leur empreinte indélébile sur la société et l’histoire de notre pays.

Une diversité de profils
L’exposition célèbre 3 ponotes, 3 parcours déterminants, 3 engagements au péril de leurs vies pour la défense de la liberté. Chacune d’entre elles a marqué son époque par sa détermination et son engagement.
« Ces résistantes de la Deuxième Guerre mondiale ont hébergé des clandestins, ont transmis des informations, dissimulé des armes, créé des faux papiers, caché des Juifs et organisé des filières de sauvetage », a rappelé l’adjointe, Catherine Chalaye au cours de son allocution avant d’ajouter : « En cette Journée internationale des droits des femmes, rendre hommage aux femmes de la Résistance, actrices de l’ombre mais dont l’action a été ô combien déterminante, c’est reconnaître à sa juste valeur leur héroïsme, leur redonner cette place en 1ière ligne qu’elles ont eu pendant cette période et refuser qu’elles ne sombrent dans l’oubli ».
Ce n’est pas sans rappeler que la résistance n’est pas terminée, que les femmes doivent toujours lutter, en France et partout dans le monde contre les discriminations en tous genres, les violences qui leur sont faites.
Le combat n’est clairement pas terminé.

 


Qui sont-elles ?

Marcelle FACHAUX
• Née Portalier, le 9 juin 1909 au Puy-en-Velay
• Mariée le 6 nov. 1930 avec Marcel Fachaux
• Domiciliée au 64 av. Foch
• 3 enfants
• Décédée le 19 mai 1980 au Puy-en-Velay à l’âge de 70 ans.
Surveillante au service téléphonique des PTT du Puy-en-Velay durant la Seconde Guerre mondiale, Marcelle intègre, en même temps que son mari (sous-brigadier de police urbaine) le mouvement de Résistance "Combat" en juillet 1942. En cette qualité, les époux Fachaux ne vont dès lors cesser de communiquer de précieuses informations au service de renseignement de "Combat", puis des "Mouvements Unis de Résistance" (MUR) de la Haute-Loire à partir de l’année suivante. Parlant couramment l’allemand, Madame Fachaux peut notamment intercepter de nombreux messages, et ainsi prévenir la Résistance des éventuels déplacements des troupes ennemies.

Son rôle précieux dans les combats du Mont Mouchet
À ce titre, son concours fut plus qu’utile lors des combats du Mont-Mouchet, lorsqu’elle put, le 10 juin 1944 au matin, alerter par téléphone Marie Aubazac (employée des PTT à Saugues), afin que cette dernière prévienne les unités FFI stationnées dans le réduit de Venteuges et dans le bois de Chamblard de l’arrivée imminente d’une colonne allemande ; laquelle fut ainsi stoppée par les résistants au lieu-dit « La Vachellerie » peu avant Saugues, permettant ainsi de faciliter la lutte armée sur les autres fronts de La Margeride, avant un décrochage des unités FFI le lendemain.

Son rôle clef dans le sauvetage de familles juives
Du fait de ses fonctions, Marcelle Fachaux peut également prévenir des familles juives des rafles à venir, aidée en cela par son mari qui fournissait, quant à lui, des faux-papiers et des cartes de rationnement. Au total, le couple aurait ainsi secouru des centaines de familles juives habitant Le Puy-en-Velay et ses environs, notamment en permettant le sauvetage de la famille Singer fichée comme "juifs étrangers" au Puy-en-Velay.
Plus largement, la jeune mère de famille n’hésite pas non plus à distribuer la presse clandestine ; à héberger des résistants recherchés, mais également à camoufler des armes dans un escalier truqué de leur domicile qui seront plus qu’utiles à la Résistance lors de la libération du Puy-en-Velay, les 18 et 19 août 1944.

Titres et décorations pour faits de Résistance
• Médaillée de la Résistance française
• Combattante volontaire de la Résistance
• Croix du combattant 39-45
• Juste parmi les Nations


Gabrielle BECKER
• Née Lazare le 10 septembre 1893 au Puy-en-Velay
• Mariée le 11 avril 1921 avec Paul Becker
• 1 enfant
• Domiciliée 10 rue Lavastre
En février 1942, Gabrielle, sous le pseudonyme de "Borel", est nommée agent de liaison principal et chef des agents de liaison du service de renseignement départemental du mouvement "Combat" alors dirigé par son mari Paul, alias "capitaine Benoît"

Son rôle prépondérant d’agent de liaison
Durant l’année 1942, chaque semaine elle fait la liaison avec le Service de Renseignement Régional de Lyon, transportant des documents compromettants ; servant de boîte aux lettres et de point de chute à des agents de liaison, ou encore en établissant de faux papiers d’identité.

Les années suivantes, elle conforte son rôle d’agent de liaison avec les maquis et s’occupe du service des faux papiers. Le 8 mars 1944, contrainte d’abandonner son domicile ponot pour fuir les recherches de la Gestapo, elle reprend ses activités dans le secteur de Paulhaguet.
Grièvement accidentée en service commandé à Saint-Etienne en octobre 1944, elle est finalement démobilisée en décembre 1946 au 8e escadron du train des équipages militaires à Lyon.

Titres et décorations pour faits de Résistance
• Combattante volontaire de la Résistance
• Membre du mouvement Combat de 1942 à juillet 1943 ;
• Membre des MUR de juillet 1943 au 7 juin 1944 ;
• Carte du combattant « 39-45 »
• Homologuée au grade de « sous-lieutenante » des FFI : membre de l’État-major départemental du 8 juin 1944 au 22 août 1944
• Titulaire d’une PMI de 100% + 2 degrés.


Eugénie PESTRE
• Née Romeuf, le 26 mai 1896 au Puy-en-Velay
• Mariée le 25 février 1922 avec Pierre Pestre
• 2 enfants
• Domiciliée au 19 av. des Belges
• Décédée le 8 avril 1968 au Puy-en-Velay à l’âge de 71 ans.
Mère au foyer, c’est par l’intermédiaire de son mari, lui aussi résistant, qu’elle intègre le Réseau Buckmaster en août 1942, avant de rallier le mouvement "Combat" puis les "Mouvements Unis de Résistance" - MUR en juin 1943.

En première ligne
Elle a notamment hébergé à plusieurs reprises et fourni à titre gracieux des approvisionnements et des vêtements à des officiers anglais du Réseau. Elle a en outre mis son domicile et ses services à disposition, soit comme centre des liaisons, réunions ou rassemblements des équipes qui partaient en mission de réception de parachutages, soit pour réceptionner des armes et munitions parachutées.
Le 12 avril 1943, une lettre de dénonciation envoyée au préfet de la Haute-Loire et à la police allemande décrit avec exactitude l’activité résistante de son mari. Le même jour à 13h30, la Gestapo se présente à leur domicile pour procéder à son arrestation mais celui-ci a déjà pris le maquis informé de sa dénonciation.
Eugénie Pestre est alors interrogée et menacée d’arrestation, tandis que son fils Marcel (membre du groupe Lafayette) est quant à lui arrêté, avant d’être relâché. Pour autant, par la suite, elle subit trois autres perquisitions et interrogatoires.
Malgré la situation, et privée de l’appui de son mari, elle continue néanmoins à servir la Résistance jusqu’à la Libération, notamment en aidant son jeune fils Marcel (membre du groupe Lafayette décédé lors d’une embuscade au lieu-dit Peyrard le 14 juillet 1944) à mener des actions contre l’occupant, mais également en acceptant de prendre en charge les archives de la Résistance récupérées chez Henri Chas (chef départemental "Action" des MUR) suite à son départ précipité au mois d’octobre 1943 pour échapper à son arrestation.

Titres et décorations pour faits de Résistance
• Carte du combattant "39-45"
• Carte de Combattante volontaire de la Résistance
• Médaille d’argent de la Reconnaissance française


Une exposition sous forme de panneaux dans le hall de la mairie
Les panneaux de présentation resteront visibles dans le hall de la mairie durant quelques jours afin que les ponots puissent la découvrir.

L’exposition est visible aux heures d’ouverture de la Mairie :
- Du lundi au jeudi de 8h30 à 12 h. et de 13h30 à 17h30
- Le vendredi de 8h30 à 12 h. et de 13h30 à 17 h.

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