Patrimoine Mondial de l'humanité - UNESCO Agenda 21 du Puy-en-Velay
 
Personnes illustres


 

Philippe Kaeppelin (1918-2011) et son fils Dominique (1949-2019), deux sculpteurs nés au Puy-en-Velay, ont consacré toute leur vie à l’art, art sacré surtout, mais aussi profane. Philippe a sculpté la pierre, mais a très vite utilisé le métal qu’il a souvent doré. Son fils Dominique a préféré le bois, avec des patines et de l’or. Ils ont réalisé un grand nombre d’aménagements liturgiques à travers toute la France. Profondément attachés à leur ville natale, ils y ont laissé de nombreuses œuvres.

©Famille Kaeppelin
Philippe et Dominique Kaeppelin © famille Kaeppelin

© Vanves 2005Elève au Pensionnat Notre-Dame-de-France, Philippe Kaeppelin suit des cours à l’école des Beaux Arts de Paris. En 1938 il obtient le prix Crozatier !
Celui qui fût l’élève du sculpteur Henri Charlier, maître de l’art sacré, lui succédera à son décès.
Sculpture sur pierre et métaux, peinture et gravure sont ses spécialités.
Ses débuts coïncident avec la reconstruction de l’après-guerre et la reconstruction ou restauration de nombreuses églises.

Dans la famille, l’art et la religion ont toujours occupé une place importante. Dominique, son fils, a passé beaucoup de temps dans l’atelier paternel. C’est là qu’ il s’est familiarisé avec un éventail varié de matériaux, tels que le métal, le bois, la pierre et a puisé dans l'atmosphère familiale sa vocation naissante.
 

De 1972 à 1975 Dominique Kaeppelin fréquente lui aussi l’école des Beaux-Arts de Paris où il étudie la sculpture et la gravure. A son tour devient sculpteur d’Art profane et Sacré.
En 1977, il travaille dans l'Atelier parisien Coutelle, puis en 1978, à l'atelier Szabo toujours dans la capitale, et, à la même période, avec le sculpteur Stalhy dans le Vaucluse.
La même année il participe en tant que Sociétaire au Salon d'Automne.
Ses premières expositions interviennent à la Galerie A.Colin en 1979, puis en 1981 au F.I.A.P. à Paris et à la Mairie du Chesnay en 1982.
De 1980 à 1990, il présente ses œuvres aux Expositions d'Art Sacré.


En 1989, il édite un livre intitulé "Images et Couleurs du Velay au XVIe siècle", qu'il fait découvrir dans le cadre du Baptistère Saint-Jean.
Ainsi, Dominique Kaeppelin est un artiste multidisciplinaire qui allie à la fois sculpture et gravure. Il a travaillé à la rénovation des chœurs d’églises avec le souci d’intégrer harmonieusement ses créations contemporaines à des environnements anciens.
Ses travaux concernent en grande partie le mobilier liturgique.
 

En Haute-Loire, on peut admirer ses œuvres :
- à Solignac-sur-Loire : mobilier liturgique en plomb doré et cuivre oxydé réalisé en 1979, dont l'autel montre alternativement formes abstraites et épis de blés, ou encore celui de
- à Villeneuve-d'Allier, avec un mobilier en étain orné de grands feuillages stylisés avec leurs fruits
- à Chadron avec un ensemble formé par l’autel, le tabernacle et ambon en bois argenté et polychromé
- à Espaly st Marcel, avec une réalisation semblable effectuée en 1982, pour la maison de retraite de Paradis, où l'on remarque notamment le très beau retable.
- à Aiguilhe on lui doit aussi l’aménagement du chœur et la croix de la chapelle Saint-Clair
- à Yssingeaux avec la statue de la Bienheureuse Eugénie Joubert à l’église Saint-Pierre

Les œuvres d’art sacrées de Dominique essaiment aussi partout en France.
Plusieurs autres cathédrales portent son empreinte. Notamment celle de Belley (Ain), dont il a créé tout le mobilier liturgique, mais aussi celles de Dijon et Bayonne, dont il a aménagé le chœur. Il aura travaillé dans une trentaine d’églises à travers toute la France, de la Guyane à la chapelle de l’hôpital pédiatrique Necker à Paris.

L’Habitarelle, en Lozère, lui doit le gisant de Du Guesclin ; la cathédrale de Mende, la statue calcaire le Christ pour tous qui complète le portail sud de la cathédrale, place Chaptal.


Autel à la Cathédrale de Mende © famille Kaeppelin

Son inspiration ?

« La continuité qu'il y a dans le sacré, depuis les grottes de Lascaux jusqu'à aujourd'hui, en passant par la Grèce antique et la naissance de la chrétienté » disait-il.


La cathédrale Notre-Dame du Puy-en-Velay doit beaucoup aux artistes Kaeppelin. Philippe en a rénové le chœur. Il en a conçu le mobilier (autel, ambon, cathèdre) ainsi que l’immense croix de la résurrection, en verre et bronze. La lumière qui en émane a été imaginée et élaborée longuement et minutieusement en biseautant les arêtes d’un verre très pur assemblé au bronze. Lorsqu’elle est éclairée par l’arrière, apparaît en son cœur une multitude de points lumineux aux couleurs différentes. Éclatante, elle rappelle la Gloire de Dieu. La croix, instrument de supplice, brille au dessus du chœur en signe de victoire sur la mort devenant ainsi signe de vie.


Croix suspendue Cathédrale du Puy © famille Kaeppelin


Il a également sculpté la statue de la Vierge Noire de la Chapelle du Saint-Sacrement. L’'écrivain Alexandre Vialatte, ami de Philippe Kaeppelin, le décrit ainsi : « Philippe Kaeppelin est un sculpteur jusqu’à l'os, qui ne voit qu'avec ses doigts pour refaire la réalité ». En 2013, l’Hôtel Dieu lui ouvre les portes afin de présenter son exposition "Entre ciel et terre" où quelque 150 œuvres sont exposées.

 
Exposition bestiaire © famille Kaeppelin

Quant à Dominique, il a créé, en 2010, une statue de Saint-Jacques de Compostelle en bois de hêtre qui est installée au sommet des grands escaliers de la cathédrale. Elle marque le départ du Camino de la Via Podiensis du Pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. On lui doit également le Groupe de Pèlerins de Saint-Jacques au Camino ou encore 3 statues des niches de la rue des Farges.
Il venait de terminer une immense mise au tombeau en bois de tilleul (2,60 m de haut sur 2,70 m de large) qui prendra place dans un oratoire spécialement aménagée dans la chapelle des Pénitents.

 
     Les pélerins © famille Kaeppelin             Mise au tombeau © Jeanne Kaeppelin


Conçue pour être un lieu de rencontre et de lien social, l’église Sainte-Thérèse du Val-Vert a été construite entre 1961 et 1963 par l’architecte dijonnais Jacques Prioleau (1921-2005). Son architecture est simple. Accolé à un clocher carré et ajouré, l’édifice est étagé sur trois niveaux pour tenir compte de la dénivellation du terrain. L’édifice repose sur quatre piliers en béton qui soutiennent une charpente en fer couverte de cuivre. Le sol est dallé d’ardoises, le plafond et les murs sont revêtus de lambris de pin.

Les éléments de décor et de mobilier intérieurs ont été réalisés par Philippe Kaeppelin : la cuve baptismale en granit noir, l’autel également en granit, gravé puis revêtu d’un bas-relief en étain, les bénitiers, le Christ de gloire en cuivre brut, le tabernacle à porte de bronze doré. L’église a été inscrite au titre des monuments historiques en 2002.



Michel Kaeppelin, frère de Philippe, a aussi laissé son empreinte au Puy-en-Velay : à partir des années 50, il est à l'origine de la construction des premiers immeubles place Michelet en face du Majestic.
Étant un élève d'Auguste Perret (l'un des premiers techniciens spécialistes du béton armé), Michel Kaeppelin va proposer une réalisation conforme au rationalisme, c'est-à-dire en suivant l'idée que l'architecture ne doit pas être un élément décoratif, mais un élément structurel.
On lui doit par ailleurs de nombreux bâtiments dans le quartier du Val-Vert : le 108, le 72, le 40, le 32, mais aussi l’école du Val-Vert ou encore la succursale de la Caisse d’Epargne où se trouve actuellement le local de la Fédération de Pêche.

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