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Personnes illustres


Le premier pèlerin vers St Jacques de Compostelle, celui qui a ouvert le chemin de la via Podiensis 

 

Godescalc serait né un 25 juillet, jour de la fête du martyre de Saint- Jacques. Il aurait également été ordonné prêtre à la même date. Ceci pourrait peut être en partie expliquer ce désir de se rendre à Compostelle.

Il fut abbé du Monastier-Saint-Chaffe avant de devenir évêque du Puy Notre Dame (ancien nom du Puy-en-Velay) en 927. Son épiscopat au Puy durera 35 ans, jusqu'en 962.

En 951, Godescalc prend le chemin vers Saint-Jacques en Galice. Il est l'un des premiers pélerins français à se rendre à Compostelle. A son retour, il développe le pèlerinage marial au Puy-en-Velay, ouvrant ainsi la future voie française qui prendra le nom de « chemin des Français » (iter Francorum), l’une des 4 voies jacquaires majeures (avec Paris, Vézelay et Arles) pour rejoindre le sanctuaire espagnol de Saint Jacques de Compostelle.

A l’été 962, Godescalc bénit et pose la première pierre de la fameuse chapelle Saint-Michel. Celle-ci domine le Puy-en-Velay depuis le mont Aiguilhe. L’évêque s’éteint malheureusement le 1er décembre de cette même année, sans savoir qu’il laisse derrière lui un grand présent aux chrétiens de France : la via Podiensis.
 

Un homme d’influence

Respecté des comtes d’Auvergne, Godescalc œuvre pour la paix en Aquitaine lors des conflits politiques. Selon le besoin, il se fait notaire, médiateur ou conseiller des gouverneurs de la région.


Peut-être veut-il profiter du répit dans la région pour entreprendre ce pèlerinage ? Est-ce la visite de Mayeul de Cluny au Puy la même année qui l’a inspiré ? Certains osent croire que c’est le saint homme qu’il y a poussé. Selon les écrits de Gomez, Godescalc s’y rend pour «implorer humblement la miséricorde de Dieu et le suffrage de l’apôtre Jacques» Mais nul historien ne peut le confirmer.

 

Le premier pèlerin connu de Saint-Jacques de Compostelle

En 951, Godescalc entreprend donc un grand pèlerinage au tombeau de Saint Jacques, en Galice. Pour se rendre en Espagne, son cortège est pour le moins impressionnant. Outre les membres du clergé qui l'accompagne, font partie du voyage troubadours, pages, seigneurs et, bien entendu, des gens d’armes.


Sur le chemin du retour, Godescalc obtient le fameux manuscrit De Virginitate de Saint-Ildefonse. Ce traité défendant l’éternelle virginité de la Sainte Mère de Dieu a été recopié par le moine Gomez. Ce dernier lui en a fait cadeau lors de son passage à l’abbaye de Saint-Martin d’Albelda.

Les livres à l’époque sont rares et considérés comme de véritables trésors, surtout lorsqu’il s’agit d’écrits de saints. Ce manuscrit se trouve aujourd’hui à la Bibliothèque nationale de France.
 

L’héritage de Godescalc

Compostelle prend sa place parmi les grands points de mire de la chrétienté. Pendant le XIème siècle les pèlerinages s’intensifient grâce aux ordres religieux et aussi aux nobles et aux rois qui apportent de l’argent pour la construction des hospices, ces importants lieux d’accueil pour les pèlerins où ils pouvaient trouver tous les services, aussi bien matériels que spirituels. Ces hospices sont souvent construits dans des endroits stratégiques pour canaliser le flux des pèlerins en fonction d’intérêts politiques et économiques. Des ponts (éléments très importants sur la voie de Compostelle), des chapelles, des églises... sont également construits tout le long du chemin... Avec Rome et Jérusalem, Compostelle devient l’un des trois plus grands centres de pèlerinage chrétien dans le monde. Il va même rapidement se placer en tête de ces destinations. L’an 1033 est le millénaire de la mort de Christ, et Jérusalem va connaître un flux de pèlerins très important. Cependant cet élan est freiné par les invasions de l’Islam en Terre Sainte qui rendent ce pèlerinage difficile et dangereux. Même les croisades n’arrivent pas à ouvrir à nouveau l’accès aux pèlerins. Ceux-ci se rabattent donc sur d’autres destinations moins lointaines et risquées ... comme Compostelle !

Il faudra attendre le XVe siècle pour que les pèlerinages prennent un caractère officiel. Parmi les quatre chemins de France pour entreprendre le pèlerinage jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle, la via Podiensis est le premier et le plus emprunté. Et sans surprise, il part du Puy-en-Velay. En 1548, la place du Plot est construite pour marquer le lieu de départ du pèlerinage.

En somme Godescalc a ouvert la voie de Saint-Jacques-de-Compostelle pour des millions de pèlerins, français et de tous les continents.


Et aujourd'hui encore l'appel du chemin est particulièrement en vogue. Recherche de spiritualité pour les uns, possibilité de se dépasser au travers d'un long périple pour les autres booste la fréquentation de celui-ci. La déclaration du chemin de Compostelle comme Patrimoine de l’humanité par l’UNESCO en 1993 met en lumière la valeur universelle exceptionnelle des pratiques et rituels associés au pèlerinage entre le XI et le XVème siècle mais aussi la richesse architecturale et historique de l'itinéraire !
Une aubaine pour la ville du Puy en Velay qui enregistre entre 20 à 25 000 randonneurs/an, lesquels avant de s'élancer sur la Via Podiensis - GR65 découvrent la cathédrale Notre dame du Puy, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle ainsi que les joyaux architecturaux de notre belle cité. 

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