Alex Brolles est né le 21 décembre 1907 au Puy en Velay et il va fonder, en 1935, « L’œuvre des petits Bergers des Cévennes » pour permettre à de jeunes adolescents des milieux populaires des grandes villes ainsi qu’à de jeunes délinquants de bénéficier d’un séjour en été à la campagne chez des agriculteurs.
Lorsque la guerre éclate en 1939, « l’œuvre » va accueillir des réfugiés qui fuient les bombardements. Parmi eux, des jeunes de confession juive à qui elle fournira des faux papiers et des fausses cartes d’alimentation.
Afin de les protéger du génocide mené par les nazis, ces jeunes seront cachés et mêlés aux autres enfants. De nombreuses vies vont ainsi être sauvées.
Après la guerre, en 1948, Alex Brolles va fonder l' « Association pour la Sauvegarde de l’Enfance », il sera également maire de Vals de 1959 à 1965.
En janvier 1994, il a reçu, le titre de « Justes parmi les nations » donné par l’institut Yad Vashem de Jérusalem.
Il est décédé le 11 octobre 1996 à l’âge de 88 ans.
Né le 21 décembre 1907 au Puy-en-Velay, Alex Brolles est une figure essentielle de la Résistance en Haute-Loire. S’il a consacré sa vie à aider les jeunes, notamment ceux issus des milieux populaires, il s’est surtout distingué par ses actes courageux de Résistance pendant les années sombres de l’Occupation. Son action, commencée bien avant la guerre, a permis de sauver de nombreuses vies.
L’Œuvre des Petits Bergers
En 1935, Alex Brolles a fondé L’Œuvre des Petits Bergers des Cévennes, une association visant à proposer des séjours estivaux à la campagne à des adolescents défavorisés âgés de 12 à 16 ans, issus des grandes villes et de leurs périphéries. Ces jeunes étaient placés chez des agriculteurs, et le but était autant éducatif que protecteur : leur offrir un air sain, une alimentation plus abondante, et surtout, un répit face à leurs difficultés sociales.
Très vite, un réseau de délégués locaux s’est mis en place, notamment à Yssingeaux et au Puy-en-Velay. Deux centres d’accueil ont été ouverts : l’un dans l’ancien orphelinat de Roche Arnaud, l’autre dans une école désaffectée à Polignac, que Brolles dirigeait personnellement. La direction générale de l’œuvre se trouvait à Paris, ce qui a permis à l’association de recevoir une habilitation des tribunaux en 1938, pour accueillir aussi des jeunes en difficulté ou délinquants âgés de 10 à 18 ans.
Résistance discrète
Lorsque la guerre a éclaté en 1939, l’œuvre a accueilli non seulement des enfants défavorisés, mais aussi des réfugiés fuyant les déportations, parmi lesquels de nombreux enfants juifs. L’association leur fournissait des faux papiers, des fausses cartes d’alimentation, et les cachait dans ses centres d’accueil ou les placait dans des familles rurales, souvent catholiques, pour préserver leur sécurité. Le mot d’ordre était la dispersion : il fallait éviter toute concentration d’enfants juifs pour réduire les risques d’arrestation. Cette stratégie de camouflage s’est révélée particulièrement efficace.
Alex Brolles était le seul à connaître personnellement l’identité de chaque enfant. Par précaution, il notait leur vrai nom ainsi que le nom d’emprunt sur de minuscules bouts de papier, qu’il dissimulait dans le pied creux de deux grands bougeoirs posés sur la cheminée de sa chambre. Il espérait qu’en cas de rafle menée par la Gestapo, les soldats chercheraient ailleurs les preuves de sa complicité.
Parmi les histoires marquantes figure celle de Pierre Weill, âgé de 11 ans, dont les parents avaient été déportés. Arrivé en 1944 au centre de Polignac, son nom avait été changé en "Wil". Quand une patrouille allemande est venue inspecter les lieux, Alex Brolles a inventé un vol d’enveloppes pour envoyer Pierre deux jours au cachot, le mettant ainsi hors de portée des nazis. Grâce à cette ruse, l’enfant a échappé à la déportation.
Une mémoire honorée
Après la guerre, Alex Brolles a poursuivi son engagement auprès de la jeunesse. En 1948, il fonde l’Association pour la Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence de la Haute-Loire, destinée à accompagner les jeunes en danger moral ou confiés par la justice.
Le 9 janvier 1994, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem lui a décerné le titre de « Juste parmi les Nations » pour avoir sauvé plusieurs dizaines d’enfants juifs au péril de sa vie.
Alex Brolles est décédé le 11 octobre 1996, à l’âge de 88 ans. Il laisse le souvenir d’un homme modeste, mais déterminé, dont la discrétion, le courage et l’humanité ont permis à tant d’enfants d’avoir une chance de vivre.
Hôtel de Ville - 1, Place du Martouret - BP 20317 - 43011 Le Puy-en-Velay cedex - Tél : 04 71 04 07 40 - Fax : 04 71 02 62 08 - contact.ville@lepuyenvelay.fr