Plaque commémorative :
Hommage à Marcel et Marcelle FACHAUX, couple de résistants ponots :
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, ils ont risqué leur vie pour aider des familles juives à échapper au danger du nazisme.
Engagés dans la Résistance, Ils ont dit non à l’injustice et à la haine et ont fait preuve de courage, de solidarité et d’humanité, en intégrant le mouvement « Combat » en juillet 1942 puis les «Mouvements Unis de Résistance» (MUR) de la Haute-Loire, l’année suivante.
Grâce à eux, des vies ont été sauvées. Ils ont été reconnus Justes parmi les Nations, un titre donné à ceux qui ont secouru les juifs durant la guerre.
Que leur exemple demeure vivant, comme un appel à la liberté, la fraternité et à l’égalité.
Les élèves de CM2 de l’école Michelet
Marcelle Fachaux, née Portalier, et son mari Marcel Fachaux furent tous deux des figures actives du mouvement de Résistance « Combat » pendant la Seconde Guerre mondiale. Marcelle travaillait pour les Postes, au service des télécommunications. Maîtrisant parfaitement l’allemand, elle parvenait à intercepter des messages ennemis, ce qui lui permettait d’informer la Résistance et de prévenir les familles juives des rafles imminentes. De son côté, Marcel, sous-brigadier de police au Puy-en-Velay, utilisait sa position pour protéger les Juifs : il leur procurait de faux papiers, des cartes de rationnement et aidait à éviter les arrestations.
Cérémonie de remise de la croix de chevalier de l'Ordre National du Mérite (l'ONM) à Marcelle Fachaux en mars 1968 (Archives privées famille Fachaux)
Maurice Singer, Juif d'origine polonaise diplômé d'une école de commerce, vivait à Paris depuis 1928. Il y rencontre Agathe Kinsbrenner, étudiante juive roumaine en médecine, qu’il épouse en 1937. Leur fille Paulette naît peu après. Leur vie paisible est bouleversée par la guerre en 1939 : Maurice s'engage dans l’armée tandis qu’Agathe fuit Paris avec leur fille. Réunis en zone libre à Clermont-Ferrand, ils s’y installent, puis, en 1942, fuyant les persécutions, ils trouvent refuge au Puy-en-Velay. Lorsque Agathe se rend au commissariat pour signaler leur présence (juifs étrangers), comme l’exigeait le régime de Vichy, elle est reçue par Marcel Fachaux, qui affirme plusieurs fois « Madame vous n’êtes pas juive, rentrez chez vous ». Le soir même, il leur apporte des faux papiers et des tickets de rationnement. Grâce à cette intervention, les Singer traversent la guerre sans être inquiétés et peuvent ensuite rejoindre leur famille aux États-Unis. Marcel Fachaux meurt en 1949, quatre ans après la Libération, tandis que Marcelle reste en contact avec Agathe Singer.
L'engagement de Marcelle et Marcel Fachaux a été reconnu bien après la guerre. Marcelle a reçu la Médaille de la Résistance en 1945, puis la Croix de Chevalier de l’Ordre national du Mérite en 1968. C’est dans le souhait de rendre hommage à ces deux héros de l’ombre que Paulette Singer-Barrette, une descendante de la famille Singer, entreprit les démarches afin qu’ils reçoivent à titre posthume la distinction de « Justes parmi les Nations » (plus haute distinction de l’état d’Israël et celle du peuple juif), ce qui fut finalement accordé en mai 2006 pour avoir sauvé des Juifs au péril de leur vie. Marcelle, s’éteint au Puy-en-Velay en 1980 à l’âge de 70 ans. Ensemble, ils auraient secouru des centaines de familles juives, dont la famille Singer, réfugiée dans la région.
« Tout juif ayant survécu au Puy-en-Velay, doit sa vie à Marcel Fachaux »
Agathe SINGER