Sous l’Occupation allemande au Puy-en-Velay, Henri Chambon, simple charpentier, est devenu résistant dès 1943.
Il a participé dans l’ombre à différentes actions, dont la plus remarquable reste le sauvetage de la statue Lafayette au Puy-en-Velay.
Il a également pris part aux combats de Rossignol, avant de laisser sa vie le jour de la Libération du Puy.
Les décorations qui lui seront remises à titre posthume témoignent de l’engagement de cet homme, qui avec d’autres, s’est battu pour que la France retrouve sa liberté.
Notre école se situant à proximité de la statue Lafayette, nous avons voulu en savoir plus sur cet homme qui a contribué à son sauvetage, une nuit de décembre 1943.
Nous avons donc effectué des recherches, notamment aux archives départementales de la Haute-Loire..
Henri Chambon est né le 4 juillet 1908 au Puy-en-Velay, dans la Haute-Loire, fils d’Henri Chambon, cordonnier de 28 ans, et de Maria Allemand. Célibataire, il exerçait le métier de charpentier et résidait au 16 rue Général Lafayette, au Puy-en-Velay. Sa vie modeste et enracinée dans cette ville de province allait pourtant basculer avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il choisissait de s’engager dans la lutte contre l’occupant allemand.
Henri Chambon s’engagea dans le Groupe Lafayette, un corps franc dirigé par Lucien Volle et rattaché aux Mouvements Unis de la Résistance (MUR). En décembre 1943, alors que les nazis, stationnés dans une caserne proche, ordonnèrent de déboulonner la statue en bronze du général Lafayette pour fondre le métal en artillerie, les maquisards décidèrent d’intervenir pour la sauver. La première tentative, consistant à déplacer la statue dans le jardin Henri Vinay, échoua. Quelques jours plus tard, les résistants des groupes Lafayette et Alain réussirent à décrocher la statue, qui pesait une tonne, puis la transportèrent jusqu’à une ferme à quelques kilomètres du Puy-en-Velay. Pour la dissimuler, ils l’enterrèrent sous du fumier de moutons, recouvrant même le bras du marquis qui dépassait, afin de passer inaperçue. Cette opération audacieuse fut un acte fort de résistance symbolique, préservant un emblème local de la destruction allemande. La statue fut finalement remise à sa place d’origine en 1945, lors d’une grande fête célébrant la libération.
Liste des résistants ayant enlevé la statue de Lafayette
(Arch. dépar. de la Haute-Loire, La Voix Républicaine des 3-4 déc. 1945)
Henri Chambon trouva la mort au combat le 19 août 1944, lors des affrontements pour la libération de la préfecture de la Haute-Loire. Il fut tué boulevard George Sand alors qu’il tentait de pénétrer dans la caserne Romeuf, où s’étaient réfugiés des soldats allemands. Son sacrifice fut officiellement reconnu : il fut déclaré « Mort pour la France », homologué Forces françaises de l’intérieur (FFI) et Résistance intérieure française (RIF), la Médaille de la Résistance Francaise et la Croix de Guerre 39-45 lui fut attribué. En hommage à son courage, une plaque commémorative portant son nom fut apposée à l’angle de la rue Duguesclin, bien qu’elle ait disparu lors de la démolition du bâtiment sur lequel elle se trouvait. Son nom figure également sur une plaque a la mairie du Puy-en-Velay dédiée aux victimes de la Seconde Guerre mondiale, assurant ainsi la mémoire de son engagement et de sa contribution à la libération de sa région.