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Personnes illustres


 

Joseph Mirmand, André Giroud et Louis Monteilhet sont trois amis qui se sont associés pour tenir un atelier de tôlerie au Puy.

Suite à l’armistice du 22 juin 1940, ces trois amis n’acceptent pas la politique de collaboration avec l’Allemagne menée par le Maréchal Pétain aussi, décident-ils d’agir en s’engageant dans la Résistan ce avec certains de leurs proches...  

 


 

 

Le réseau Marceau a compté dans ses rangs plusieurs résistants du Puy-en-Velay, dont Joseph Mirmand, André Giroux et Louis Monteilhet, qui étaient des amis que la vie avait réunis bien avant la guerre. En 1936, ces trois ouvriers spécialisés en tôlerie décident de s’unir pour créer un atelier de carrosserie au Puy-en-Velay, au 14 boulevard de la République. Ces hommes partagent les mêmes valeurs : le travail, la solidarité… et bientôt la résistance.

- Joseph Mirmand, né en 1899 au Monastier-sur-Gazeille, a combattu pendant la Première Guerre mondiale. Après un séjour dans l’Allier, il revient s’installer en Haute-Loire avec son épouse, Marie Treille.

- Louis Monteilhet, né en 1913 en Seine-Maritime, il rejoint Le Puy-en-Velay après avoir vécu dans la région de Thiers, et intègre l’atelier de tôlerie dès sa fondation.

- André Giroux, originaire de Clermont-Ferrand où il naît en 1912, est également tôlier de métier. Il s’installe au Puy en 1930, avant de s’associer à ses deux futurs compagnons.

- Enfin, Francis Treille, beau-frère de Joseph Mirmand, vient compléter le groupe. Né en 1908 à Moulins, pupille de la Nation et réformé militaire, il trouve naturellement sa place au sein de cette petite équipe.


 

Le refus de la collaboration

L’armistice du 22 juin 1940, signé par le Maréchal Pétain, officialise la défaite française et engage le pays dans une politique de collaboration avec l’Allemagne nazie. Une décision que les quatre compagnons refusent catégoriquement. Ils ne peuvent accepter que leur pays renonce à sa liberté.

Très vite, ils cherchent des moyens d’agir. En 1942, ils prennent contact avec Alfred Salvatelli, un spécialiste météo à Chadrac, mais aussi chef d’un sous-réseau de la Résistance intérieure française : le réseau Marceau. Grâce à lui, les quatre hommes s’engagent officiellement dans la France libre.
 

Des missions de l’ombre

Une fois intégrés au réseau Marceau, les résistants se voient confier plusieurs types de missions :
• Ils collectent des informations sur les mouvements allemands dans la région.
• Ils diffusent des tracts et des journaux clandestins pour lutter contre la désinformation.
• Ils cherchent des lieux adaptés pour les parachutages nocturnes d’armes, réalisés par les avions anglais.

L’une des premières grandes opérations a lieu dans la nuit du 20 octobre 1942 sur les hauteurs de Brives-Charensac. Ce soir-là, un message de la BBC : "La neige couvrira bientôt la montagne"  lance le début d’un parachutage. Des conteneurs pleins d’armes sont largués, récupérés et dissimulés avec ingéniosité dans une ferme isolée, dans un mur secret derrière une mangeoire à vaches. Malgré une fouille allemande, rien n’est découvert.
Mais par précaution, les containers sont ensuite transférés dans leur propre atelier de carrosserie au Puy-en-Velay, où les allées et venues sont moins suspectes.
 

L’arrestation et la déportation

Malheureusement, quelques semaines plus tard, le 10 février 1943, une dénonciation anonyme permet aux Allemands de découvrir la cachette dans le garage. Les résistants présents sont arrêtés sur-le-champ, emmenés à l’hôtel Bristol, avenue Maréchal Foch pour un premier interrogatoire violent, puis transférés au siège de la Gestapo à Vichy.
Ils subissent là encore des tortures, avant d’être envoyés à la prison de la Mal-Coiffée à Moulins, puis au camp de Compiègne.

Le 16 septembre 1943, Francis Treille est déporté en Allemagne, au camp de Buchenwald.
Il y meurt le 15 juin 1944, et est reconnu "mort pour la France".
Le 3 janvier 1944, Joseph Mirmand, André Giroux et Louis Monteilhet sont envoyés au camp de Neue Bremm (camp de torture géré par la Gestapo), en Allemagne, puis transférés au camp de Mauthausen, en Autriche.
Joseph Mirmand y meurt des suites de mauvais traitements le 25 mars 1944.
André Giroux, après avoir travaillé dans des conditions inhumaines dans une usine d’armement, est assassiné dans une chambre à gaz le 22 avril 1945.
Tous deux sont eux aussi reconnus "morts pour la France" et "morts en déportation".

En souvenir de ce tragique épisode, plaque a depuis été apposée à l’adresse de leur ancien garage, au 14 boulevard de la République au Puy-en-Velay.


Inauguration Plaque Bd de la République (Archives privées famille Giroud)

Le survivant : Louis Monteilhet

Louis Monteilhet est le seul du groupe à avoir survécu à la déportation. Il est libéré le 5 mai 1945, mais profondément marqué par les souffrances endurées, il est reconnu comme "grand invalide de guerre". Il passera le reste de sa vie au Puy-en-Velay, où il s’éteint le 16 novembre 1992.

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